[Chronique]

Publié le par Métastases

Holly Miranda - The magician's private library
par Domino

 

logo holly mirandaLa musique, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber. C'est ainsi que l'on tombe sur Holly Miranda, jeune fille qui sort ici un album semblable à une petite chose fragile, perdue entre deux eaux et ne laissant pas insensible. Chanteuse de The Jealous Girlfriends, la belle s'est émancipée de son groupe pour débuter une carrière solo dont l'EP Sleep On Fire était le premier témoignage. Et à l'écoute de cet album (qui est en réalité le deuxième, le premier n'étant disponible qu'en concert), il est fort possible qu'on entende parler d'elle encore quelques temps.

Ca commence comme un doux réveil bercé par un son de synthé des plus vintage. On ouvre les yeux, embués de sommeil, intrigué par la voix éthérée d'une demoiselle qui semble chanter pour nous. L'atmosphère est d'une légèreté teintée de mélancolie, comme si l'apparente "joie" qui se dégageait de ce premier morceau n'était que passagère. Après cette courte introduction, on se laisse basculer, complètement réveillé, dans un titre au spleen un peu plus appuyé. "Joints" est sûrement l'un des meilleures titres de l'album, le climax qu'il instaure étant bien difficile à se sortir de la tête. Les arrangements sont des plus agréables, au service d'un songwriting de très bon acabit et venant toujours apporter le petit plus renouvelant l'attention. A partir de 2min24, la deuxième partie du morceau en laissera surement scotché plus d'un. Belle réussite.

Et c'est ainsi qu'on se laisse porter par les chansons de la belle, et surtout talentueuse, Holly Miranda. "Waves", "No One Just Is" et les morceaux suivants poursuivent notre immersion dans l'atmosphère dégagée par "Joints". On s'imagine au bord d'une plage avant l'orage, sur un chemin pluvieux après une tempête, à observer la vie passer sans qu'on ne puisse avoir aucun contrôle sur elle. Comme dit plus haut, tout cela semble comme "perdu". Les chansons s'enchaînent comme des témoignages d'instants envolés qui se laissent contempler, mélancoliques. Le temps ne semble alors plus vraiment exister et c'est seul, allongé et le casque sur les oreilles que l'album se laisse le mieux savourer.

Et alors que "Canvas" et "Sleep On Fire" terminent l'album de la plus belle manière qui soit, on s'échappe de ce monde en se posant une question : aucun défaut n'est trouvable dans cette collection de moments emplis de nostalgie ? Bien sûr que si, et le principal défaut est le côté immédiat de l'ensemble. Si la première écoute charme sans aucun souci, il est assez difficile de revenir sur l'album sans ressentir une certaine lassitude, la faute à des arrangements certes très bons, mais peu variés. Les chansons d'Holly Miranda ne sont pas de celles vers lesquelles on revient mille fois pour en découvrir chaque subtilité, l'album étant à apprécier par petites touches si on veut en garder la saveur intacte.

Holly Miranda est donc une artiste à découvrir, sans aucun doute, mais dont il ne faut pas abuser sous peine de vite s'en séparer ce qui, avouons-le, serait dommage.


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Holly Miranda, The Magician's Private Library, sorti le 22 février 2010 chez XL Recordings
Myspace

Publié dans Musique

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