[Chronique] Cowboy Bebop - Blue

Publié le par Métastases

http://img11.hostingpics.net/pics/700623CowboyBebop.jpgVous connaissez Cowboy Bebop? Oui? Non? Au final la réponse importe peu puisque cet album fait partie de ces bandes originales qui se suffisent à elles même. Toute la puissance évocatrice fonctionne sans y rattacher aucun lien avec l'anime original et même si l'initié se replongera avec plaisir dans ce qui est sûrement l'une des meilleures productions animé des deux dernières décennies, le novice y trouvera un plaisir largement équivalent. Le signe d'un grand moment? Fort probablement.

"Blue" pose le décor, introduit par des voix angéliques forçant d'emblée la contemplation. La guitare entre en jeu à 45 secondes, comme une caresse que le vent amènerait sur un visage habité par une envie d'évasion. On s'imagine sans peine sur le sommet d'un immeuble, le soleil au loin, la mer à perte de vue, respirant pleinement. Le refrain arrive une première fois, superbe, prenant et se retrouve sublimé, magnifié, transfiguré lors du retour des choeurs angéliques d'introduction avant de s'évanouir progressivement, comme un soleil couchant.... C'est la nuit qui s'installe alors, envoûtante et suave avec le titre suivant, "Words That We Couldn't Say". Steve Conte, qui ne doit pas etre inconnu pour beaucoup, y chante de la plus belle des voix ce morceau si proche du mot perfection. Tout en nuances, subtiles accélérations et retenue, le chef d'oeuvre se déroule sous les yeux de l'auditeur, conquis. Et si l'on parle bien des yeux, et non pas seulement des oreilles, c'est encore une fois en raison de cette puissance évocatrice du morceau. Laissez vous guider, laissez vous happer, et vous comprendrez.

 "Autumn In Ganymede" offre une habile transition vers des atours plus rythmés. Goûtez donc au groove irrésistible de "Mushroom Hunting", ainsi qu'a la cadence chaloupée de "Chicken Bone". Ce morceau est d'ailleurs une des multiples grandes réussites du disque, reposant sur un beat dansant aussi bête qu'efficace, et dire que l'effet est hypnotique serait une sacrée lapalissade. Inattendu, un morceau très "Amon Tobin" se trouve soudainement à la suite sans nuire a la cohérence de l'ensemble puisqu'amenant vers un jazzy "N.Y Rush" des plus... stylés? Le chant revient sur le morceau "Adieu", tout en douceur et interprété avec grâce par Emilie Bindiger. Steve Conte revient sur "Call Me Call Me", une fois encore proche de la merveille et surtout dotée d'un refrain d'une évidence qui restera gravé dès la première écoute... Attendez donc d'arriver aux alentours des 3 minutes pour vivre un moment d'une grande intensité.

 "Ave Maria" n'étant normalement pas inconnue à une grande partie des lecteurs, c'est sans regrets que l'on va choisir de s'arrêter un instant sur "Wo Qui Non Coin", petite curiosité de l'album, portée par une voix presque enfantine apportant une touche de légèreté a une atmosphère teintée de mélancolie. Joliment menée, elle laisse le coeur réellement léger avant que "Road To The West" et "Farewell Blues" (ah ce piano...)  nous entraîne vers une ténébreuse nuit a nouveau. Et c'est ainsi qu'arrive la cerise sur le gâteau, la sublime touche finale qui s'incarne dans "See You Space Cowboy". Alors oui, bien sur, les connaisseurs de la série savent à quoi correspond ce morceau et tout ce qu'il porte avec lui, mais que les autres ne s'inquiètent pas... Ce refrain n'est il pas tout ce que vous attendiez de cet album au final? Ce passage instrumental guidant vers les derniers instant du disque n'est il pas tout bonnement exquis?

Il y aurait des milliers de choses à dire encore, et on pourrait dire autant sur l'anime en lui même. Mais en attendant de vous en dire davantage un jour (et si on parlait du film Cowboy Bebop?), il n'y a qu'une seule chose à faire : se jeter à corps perdu dans l'écoute de ce concentré de beauté. On ne peut rêver plus belle introduction à un univers.

http://img11.hostingpics.net/pics/700623CowboyBebop.jpg Cowboy Bebop, Blue, sorti en 1999 chez Blue Note

Publié dans Musique

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