[Chronique]

Publié le par Métastases

High Tone - Out back
par Domino
 
http://img10.hostingpics.net/pics/666830high_tone_outback2.jpgDans la catégorie "j'aime les albums à écouter sous acides", le dernier High Tone est plutôt bien placé. Double album percutant, il se laisse dévorer comme un pur produit d'évasion, semblable à une pierre philosophale capable de transformer tout ce qu'elle touche en métal d’une précieuse intensité. Seize manières différentes d'atteindre le nirvana, ça ne refuse pas et on vous en offre un aperçu dans la suite.

Y avait-il un meilleur moyen de débuter un album que par « Spank » ? Voix  fantomatique surgissant de nulle part, climax sombre dès les premiers instants, rythmique prête à nous claquer en plein visage, on se retrouve dans une situation similaire à celui du drogué essayant une nouvelle drogue. Le cachet est pris, et on attend l'effet. Celui-ci dégouline sur les 5minutes35 de ce titre d'ouverture qui nous secoue gentiment pour nous préparer à ce qui nous attend. Les voix fantomatiques reviennent alors qu'on s'éloigne de plus en plus d'un monde palpable. « Dirty urban beat », portant savamment bien son nom, nous assomme dès les premières secondes. Directement transporté au cœur de tout ce qu'une ville a de sombre et de décadent, on erre. On sentirait presque des silhouettes désincarnées passer à nos côtés, la pression des gens autour de nous. « Dub wha » reste dans la continuité et « Liqor » nous emmène en balade dans des rues sombres, comme à la recherche d'un endroit où se poser. Les voix nous entourent après la minute d'intro, nous poursuit inlassablement après une légère pause pour ne plus nous lâcher jusqu'à la fin du morceau.

Que c'est bon d'être pris en otage dans un univers. Le sombre ne nous quitte pas un seul instant, et entre deux eaux, entre rêve et réalité, on savoure les ambiances de « Liqordub » directement enchainé après « Liqor » et nous offrant le loisir de terminer notre promenade dans les rues sombres de la ville imaginaire qui s'est dessinée dans notre esprit. « Rub-A-Dub anthem » se charge de nous faire redescendre de notre nuage. Avant dernier morceau de ce premier disque, « Fly to the moon » propose de quitter le décor urbain pour voler vers la lune comme son nom l'indique. Tentative réussie pendant ces quasi huit minutes de planage sonore très haut perché. « Boogie dub production » achèvera alors ce premier disque efficace et super bien ficelé. On se donne alors un peu de temps pour repartir du bon pied sur le deuxième.

Vous en reprendrez bien un peu, semble nous dire le deuxième cd. Et comment ! C'est donc toujours plus ou moins sous les effets du réussi premier cd que l'on s'offre au deuxième. « Space rodeo » nous attend là, dévoilant sa structure oscillant le long de cinq minutes de débit verbal impressionnant. « Bastard » étonne alors par son atmosphère un poil plus lumineuse, tout aussi charmeuse. « Homeway » suit et surprend également au premier abord de par son atmosphère teintée d'Asie et déroulant une ambiance mélancolique et contemplative au premier abord pour ensuite s'aventurer dans d'autres terrains plus ombrageux, la chanson se terminant sur des paroles scandées d'une manière des plus oppressantes. Moitié de l'album, et c'est le titre « Propal » qui s'occupe de nous aérer l'esprit avant de continuer notre voyage. Plus éthérée, la piste remplit parfaitement son rôle avant de nous laisser nous échapper vers « Uncontrolable flesh », tendu morceau de plus de six minutes, offrant une sorte de voyage psychédélique délectable et riche en sensations propices à l'évasion de l'esprit. D'évasion, il est question également à propos de « Ollie bible », garni de sons syncopés qui ne laisseront pas les amateurs du genre indifférents. Enchainant directement sur « 7Th assault », l'auditeur sera enchanté par le climax dégagé par cette dernière, gagnant en intensité au fur et à mesure de son déroulement pour conclure sur une apogée sonore salvatrice et sur des paroles énigmatiques. Le final sera assuré par « Altered states », piste détendue qui permettra la descente des plus atteints par l'effet dégagé par l'album.

Sacré album que celui-ci donc. Captivant l'auditeur dès ses premières secondes, pour ne plus jamais le lâcher, High Tone réussit le ô combien compliqué travail du double album et offre surement ici sa meilleure œuvre. A acheter les yeux fermés pour les amateurs de dub de qualité, et fortement recommandé pour ceux qui voudraient découvrir le genre.

http://img10.hostingpics.net/pics/666830high_tone_outback2.jpg
 
High Tone, Out back, sorti en juin 2010
Site

Publié dans Musique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article