[Chronique]

Publié le par Métastases

Charlotte Gainsbourg - IRM
par Domino

charlotte gainsbourg phototIl est bien dur d'être "fils de" ou "fille de" et d'exister sans le nom de son ou ses illustres parents. Regardez Logan Plant, Jakob Dylan, Dweezil Zappa, Jacinda Jones (la fille de John Paul Jones soi-disant chanteuse et sur laquelle il est impossible d'avoir la moindre information, ce qui pointe bien le problème), et même, plus proches de nous et hors musical, David Hallyday, Pierre et Jean Sarkozy. Ah, David Hallyday fait quand même de la musique paraît-il ? Pourquoi pas, après tout, on idolâtre bien son père. Bref, vous comprenez qu'être "enfant de" est plus souvent un handicap qu'une bénédiction. Alors qu'en est-il de Charlotte Gainsbourg avec ce nouvel album ? La réponse pas plus tard que maintenant.

Nouvel album donc, où Charlotte collabore cette fois-ci avec Beck, celui qu'on ne résume que par son titre "Loser", ce qu'il est loin d'être le cas. Ce disque le prouve allégrement puisqu'il est fortement réussi. Et pourtant, ça ne semblait pas gagné, l'opus précédent, réalisé par les très soporifiques Air, ayant été fortement ennuyeux.

Ca commence avec "Master's hand", petit morceau faisant entrer dans le sujet d'une manière hypnotique. Le rythme est prompt à se laisser aller d'emblée à quelques rêveries portées par la voix enivrante de Charlotte. "IRM" poursuit cet effet, accentué par les bruits mécaniques de la machine qui donne son titre à la chanson. L'entrée est définitivement réussie, les ambiances travaillées, un léger aspect brut flottant sur tout ça et n'étant pas désagréable.

"Le chat du café des artistes" est le petit ovni du cd puisque l'unique piste chantée en français. Ressortant particulièrement de l'album, elle étonne par son ambiance assez proche de celles que Gainsbourg père développait de son vivant. Amusant de noter que Beck, comptant Gainsbourg dans ses influences, développe ce genre d'ambiance pour Charlotte. Ces influences sont d'ailleurs présentes par la suite. "In the end" (aucun rapport avec Linkin Park rassurez-vous) n'est pas si éloigné de certains morceaux de "Melody Nelson". On passera par contre sous silence le duo avec Beck, loin d'être la piste la plus intéressante, pour se laisser porter par "Vanities" et "Assassin", offrant quelques similitudes avec l'oeuvre du glorieux papa. Mais attention, il n'est jamais question de plagiat mais d'un véritable clin d'oeil.

Tout comme son commencement, la descente vers la fin de l'album est très réussie. Le duo "Trick pony" / "Greenwich mean time" offre des pulsations très plaisantes à entendre. "Dandelion" est plus passe-partout mais les deux perles finales "La collectionneuse" et "Looking glass blues" viennent conclure la chose parfaitement et avec une certaine magie.

Eh bien soyons honnêtes, et quitte à se répéter, IRM est une réelle réussite. Bien construit, envoûtant, fruit d’une belle collaboration entre des compositions prenantes de Beck et la voix de Charlotte, qui prend une vraie empreinte personnelle, tout cela se laisse écouter non sans plaisir. Un bel essai transformé donc, et qui on l’espère, préfigure une suite du même type.



charlotte gainsbourg photot

Charlotte Gainsbourg, IRM, sorti en décembre 2009
Myspace

Publié dans Musique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article