[Chronique]
RoBERT - Celle qui tue
par Arno Mothra
Après le superbe Princesse de rien, renonçant quelque peu aux expérimentations électroniques, d’aucuns attendent de RoBERT qu’elle poursuive dans une direction ouvertement baroque. Celle-ci préférant jouer au paroxysme l’esprit déjanté et décalé du single « Nickel », sorti deux ans plus tôt, il n’en sera finalement rien. Incontournable pour beaucoup, Celle qui tue, original mais trop lourd, voire cheap, ne tient néanmoins pas vraiment ses promesses.
Abandonnant complètement la mélancolie brumeuse de Princesse de rien, Celle qui tue prend le contre-pied de ce dernier sous quatorze titres (dont un caché) à travers une pop électro percutante, envolée et dénuée de tout instrument organique (à l’exception de quelques guitares). Avec des thèmes divisés en trois, les textes de l’album se partagent entre l’onirisme et le fantastique, les combats d’une princesse désabusée et sauvage, et les souvenirs meurtriers de l’enfance. RoBERT ne poursuit donc pas véritablement sur une suite logique, cet opus pouvant probablement se considérer plus en marge dans sa discographie.
Production parfaite, rythmes déchaînés et efficaces, voix aussi brute qu’habitée : Celle qui tue réunit toutes les combinaisons nécessaires pour réussir un disque. Malheureusement, et ce malgré la surprise et l’imprévisibilité de cette cinquantaine de minutes, le résultat ne s’avère pas franchement à la hauteur des précédentes (et futures) galettes. Si la plupart des morceaux en valent le détour (« Le chant des sirènes », poignant et entraînant, ou « La malchanceuse », « Acide à faire »), l’ensemble déçoit par son côté trop lisse, sans grande profondeur dans la composition. Alors que certaines pistes semblent carrément bâclées voire inutiles (« Sorcière », « Pour moi », indigestes), la participation d’Amélie Nothomb sur six morceaux ne convainc pas des masses (« Celle qui tue », « Nitroglycérine », par ailleurs trop proche du « Glory box » de Portishead), hormis sur « Requiem pour une sœur perdue », final culte et sadique, le tubesque « A la guerre comme à la guerre » et évidemment « Le chant des sirènes », la petite pépite du lot.
Album de tous les succès et toutes les curiosités (malgré une exposition médiatique quasi inexistante et un unique single officiel), Celle qui tue conquiert un nouveau public et permet à RoBERT de s’investir davantage dans ses concerts (son Live à la Cigale sortira en dvd après une première compilation, Unutma). Robert des noms propres, biographie romancée de la chanteuse écrite par Amélie Nothomb en même temps, bouclera quant à lui la boucle, sans équivoque mais avec humour. De très loin le moins bon disque de RoBERT, vite lassant et manquant beaucoup trop de volume malgré quelques passages irrésistibles.
RoBERT, Celle qui tue, sorti en 2002 chez Trema
Site
Myspace
Clip Le Prince bleu (avec Majandra Delfino)
par Arno Mothra
Après le superbe Princesse de rien, renonçant quelque peu aux expérimentations électroniques, d’aucuns attendent de RoBERT qu’elle poursuive dans une direction ouvertement baroque. Celle-ci préférant jouer au paroxysme l’esprit déjanté et décalé du single « Nickel », sorti deux ans plus tôt, il n’en sera finalement rien. Incontournable pour beaucoup, Celle qui tue, original mais trop lourd, voire cheap, ne tient néanmoins pas vraiment ses promesses.
Abandonnant complètement la mélancolie brumeuse de Princesse de rien, Celle qui tue prend le contre-pied de ce dernier sous quatorze titres (dont un caché) à travers une pop électro percutante, envolée et dénuée de tout instrument organique (à l’exception de quelques guitares). Avec des thèmes divisés en trois, les textes de l’album se partagent entre l’onirisme et le fantastique, les combats d’une princesse désabusée et sauvage, et les souvenirs meurtriers de l’enfance. RoBERT ne poursuit donc pas véritablement sur une suite logique, cet opus pouvant probablement se considérer plus en marge dans sa discographie.
Production parfaite, rythmes déchaînés et efficaces, voix aussi brute qu’habitée : Celle qui tue réunit toutes les combinaisons nécessaires pour réussir un disque. Malheureusement, et ce malgré la surprise et l’imprévisibilité de cette cinquantaine de minutes, le résultat ne s’avère pas franchement à la hauteur des précédentes (et futures) galettes. Si la plupart des morceaux en valent le détour (« Le chant des sirènes », poignant et entraînant, ou « La malchanceuse », « Acide à faire »), l’ensemble déçoit par son côté trop lisse, sans grande profondeur dans la composition. Alors que certaines pistes semblent carrément bâclées voire inutiles (« Sorcière », « Pour moi », indigestes), la participation d’Amélie Nothomb sur six morceaux ne convainc pas des masses (« Celle qui tue », « Nitroglycérine », par ailleurs trop proche du « Glory box » de Portishead), hormis sur « Requiem pour une sœur perdue », final culte et sadique, le tubesque « A la guerre comme à la guerre » et évidemment « Le chant des sirènes », la petite pépite du lot.
Album de tous les succès et toutes les curiosités (malgré une exposition médiatique quasi inexistante et un unique single officiel), Celle qui tue conquiert un nouveau public et permet à RoBERT de s’investir davantage dans ses concerts (son Live à la Cigale sortira en dvd après une première compilation, Unutma). Robert des noms propres, biographie romancée de la chanteuse écrite par Amélie Nothomb en même temps, bouclera quant à lui la boucle, sans équivoque mais avec humour. De très loin le moins bon disque de RoBERT, vite lassant et manquant beaucoup trop de volume malgré quelques passages irrésistibles.
RoBERT, Celle qui tue, sorti en 2002 chez Trema
Site
Myspace
Clip Le Prince bleu (avec Majandra Delfino)