Rachid Taha - Bonjour

Publié le par Métastases



rachid tahaAprès deux opus complètement opposés l'un à l'autre (le punk rock de Tékitoi et la musique traditionnelle algérienne de Dîwan 2), Rachid Taha livre avec Bonjour une sorte de synthèse de tous les styles explorés en vingt ans d'une carrière solo bien remplie, en incorporant dans le même temps davantage d'éléments acoustiques qu'à l'accoutumée. Une pépite à la hauteur de la réputation de l'artiste.

Huitième album d'une belle série de mélanges musicaux et linguistiques, Bonjour compte dans ses rangs l'arrivée de Gaëtan Roussel (Louise Attaque, Tarmac), lequel partage la production du disque avec Mark Plati (The Cure, Bashung) et la composition sur quatre titres. Malgré une pochette résolument ignoble, aspirant au pire et pouvant  aisément concourir face à Tu l'as bien métiré de Sexy Sushi (si si, c'est possible), Bonjour expose sous dix pistes au format relativement court une rimbambelle d'ambiances riches et variées, complétant ainsi les expérimentations effectuées sur Made in Medina ou Dîwan. Entre algérien ("Mine jaï") et franco-algérien ("It's an arabian song" interprété avec Bruno Maman, "Bonjour"), les textes se composent d'autant de questions sur l'Homme et sa vie en communauté, sous une bonne dose de "déclaration d'amour universelle".

Musicalement, si les guitares acoustiques prennent le relais sur les guitares électriques ("Je t'aime mon amour"), il n'en demeure pas moins que l'opus réussit à préserver un aspect rock, enrichi par des arrangements de plus en plus  pop et électroniques. Les simulacres traditionnels se font ressentir au milieu de l'excursion mélodique (le single potentiel "Ha baby"), alors que la touche typique de Gaëtan Roussel apparait au détour de quelques apartés épurés ("Bonjour" et "Agi", conclusion douce et parfaite).

Les surprises sont elles aussi largement au rendez-vous, comme en attestent la fraîcheur pop communicative de "Mabrouk aalik", proche de Demon days de Gorillaz, et surtout l'électro planante de "Ila liqa", rappelant "The greater good" de Nine Inch Nails, la noirceur en moins. Le plus roots "Sélu" renvoie quant à lui avec ferveur aux vieilles influences du chanteur, puisées au coeur d'un rock seventies aux consonances orientales.

L'un des meilleurs albums de Rachid Taha, loin de se reposer sur ses lauriers. Ca sent bon le printemps, la sincérité rock'n'roll, les sentiments nobles, et ça fait bien plaisir ; à savourer sans modération aucune. Salam alikoum !


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Rachid Taha, Bonjour, sorti le 26 octobre 2009 chez Barclay
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Article rédigé par Arno Mothra

Publié dans Musique

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