[Live report]

Publié le par Métastases

My Own Private Alaska au Klub (Paris)

par Domino

 

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Retour du "je" pour ce nouvel article sur My Own Private Alaska, confirmant ainsi la règle du "jamais 2 sans 3". Une chronique, un live report, voila donc un nouveau live report... Attendez vous surement à un troisième article, puisque "jamais 2 sans 3" n'est ce pas. Nouveau concert donc, cette fois dans la capitale, dans un petit club rock judicieusement nommé: Le Klub.

Le Klub donc et sa petite porte dérobée, son escalier où il est facile de tomber (j'ai failli deux fois), sa salle un peu taribiscotée, mais tellement proche du groupe. Et n'est ce pas dans ce genre de conditions qu'il est idéal de voir LE groupe à ne pas rater, le trio qui vous fera oublier tout ce que vous avez écouté auparavant? Je me suis souvent demandé si j'étais né à la mauvaise époque... Finalement, en ce début de millénaire, pas grand chose n'est "né" en comparaison des années 60/70 et j'en passe. Qu'on ne me parle pas de MGMT hein, surtout pas! Le son des "00's", je vous en foutrais moi... Non rien n'est né en ce début de millénaire, tout le monde se contente d'y aller de son coup de revival, personne ne prend de risque, personne ne va au front, rien que dalle. L'époque est morne, comme les gens et comme la musique qu'ils écoutent. Maudite époque.

Mais il reste un espoir mes amis, oui et vous savez surement de quoi je parle. Avant d'attaquer le gros morceau de ce live report, je me permets quand même un petit mot pour le groupe Robot Orchestra qui aura ouvert la soirée. Je n'aurais pas vu grand chose, non, mais le peu que j'ai pu apprécier me donne envie d'en entendre plus et c'est ca l'essentiel. Non seulement My Own Private Alaska est un bon groupe, mais c'est un bon groupe qui sait s'entourer. Attendez-vous donc à lire quelque chose sur Robot Orchestra prochainement dans nos pages.

Passé donc le petit changement de matos, le trio s'installe. Yohan est torse nu, comme à son habitude, Milka est pieds nus, Tristan toujours "vetu" de ce pantalon victime de sa transe et tenant de plus en plus du short. La partie de discussion toujours placé en début de concert, celui ci commence par un "Anchorage" du plus bel effet. Rencontré à Metz, Tristan m'avait confié en interview que leur interprétation des morceaux ne collait pas toujours nécessairement à l'album, un mot hurlé pouvant être chanté, parlé selon l'instant. Dès la première chanson, j'ai pu comprendre ses dires en comparaison. Le morceau d'ouverture sera un peu plus chanté qu'a l'accoutumée pour un effet étonnant et d'autant plus captivant. "After You" suivra alors, toujours aussi fascinante, envoutante. Milka marque le rythme de son pied, Yohan à la tête dans sa batterie et Tristan semble déjà possédé. La fusion des 3 membres sera toujours aussi impressionnante, les 3 se cherchant régulièrement du regard, et ce malgré la présence dans la salle de spectateurs passablement imbibés.

"Die For Me", la chanson d'amour comme la nomme Milka sera apprécié les yeux mi clos, comme perdu dans le voyage que le morceau propose. Véritable pièce d'orfèvre, l'interprétation sera encore ce soir magistrale, laissant des frissons parcourir mon corps plus d'une fois. "Broken Army" provoquera son effet également, réelle cavalcade à couper le souffle. Le morceau est épique, grandiose et c'est avec bonheur que je constaterais autour de moi qu'il semble être l'un des plus efficace en concert. Voulant profiter d'une autre manière que lors de leur passage à Metz, je me suis fais spectateur du groupe et du public pour cette date. Autour de moi, chacun semble captivé, happé par l'univers du trio. Personne ne perds une seconde du show, personne ne décrochera la tête à un seul moment et surtout pas sur "Where Did You Sleep Last Night?", la reprise de qui vous savez, rendu populaire par qui vous savez et dans une pub pour qui vous savez (indice: une barre chocolatée portant le nom d'une planete du système solaire mais aussi du dieu romain de la guerre... On ne citera pas de marques non). Le morceau me fera me rendre compte d'un état de fait évident: une reprise est (selon moi) réussie quand on en vient à oublier son auteur original, ce qui est sans conteste le cas ici. Cette chanson est devenue la leur, sans encombres, et il m'est désormais bien difficile de me souvenir des autres interprétations du titre.

Un autre moment qui ne m'aura pas laissé de marbre est "Ode To Silence". Milka quittant la scène quelques instants (pour revenir avec un verre un peu plus tard), il laisse Yohan et Tristan exploser dans un instrumental ébouriffant. Yohan hurle, torture sa batterie. Tristan, toujours dans une transe surhumaine, frappe son piano comme s'il était "son pire ennemi" pour le citer. Milka viendra étoffer le tout de quelques hurlements, et morceaux choisis de "Tostaky" et "Love Boat" démontrant ainsi l'ouverture et l'humour du trio. Autre moment court mais intense, le moment où Milka viendra dans le public pour frapper le piano de Tristan également. Proximité, intensité, authenticité, les maitres mots, encore une fois. Milka annonce ensuite, non sans humour, que tout ceux qui aimeront la chanson suivante n'ont pas besoin d'acheter l'album puisqu'elle n'est pas dessus. "Ego Zero" de leur EP sera jouée, absente du set de metz, et particulièrement appréciée ce soir, impressionnant fortement la personne m'accompagnant. "Amen" me provoquera toujours le même choc, me laissant encore une fois au bord des larmes, faisant écho à des souvenirs qu'il est inutile d'exploiter ici. Mais c'est avec ce genre d'émotions qu'il est possible de se rendre compte de la puissance de leur musique, celle de faire écho à chacun. "Just Like You And I" remplira également cet office, véritable morceau à fleur de peau.

Et soudain, l'apothéose. L'indescriptible. "I Am An Island", déchainement absolu de puissance brute, et en même temps d'une force mélodique inouïe. Je pourrais presque être tenté de résumer le groupe dans ce morceau, mais ça ne serait qu'injustice. Le morceau est l'apogée, le point culminant du show laissant ma respiration s'accélérer tout au long du titre, me laissant presque proche de l'étouffement avant la délivrance finale. Une grande leçon vient d'être donné, une grande claque émotionnelle encore une fois. Le concert était encore une fois d'une intensité jamais vue auparavant, la proximité de la scène renforçant le sentiment d'être au cœur du cyclone que représente le groupe. Merci à eux, merci milles fois.

Merci car l'époque est bien morne disais je plus haut. Les revivals sont d'un ennui mortel, les reformations parfois bien hasardeuses (Kevin Shields si tu m'entends...), bref on s'emmerde ferme n'ayons pas peur des mots. Rien de bien excitant ne sort, et même les « 15ème albums » de groupe mythique n'ont plus grand chose de très mythique. Ceux ci font d'ailleurs pale figure. Et la, en 2010, voila que l'espoir revient. L'espoir d'être surpris, frappé par quelque chose de nouveau. Voila que trois mecs ont décidés de chambouler quelque chose et ce réellement. Alors non, qu'on ne me dise pas "mais du chant, de la batterie et du piano, c'est un peu comme les Dresden Dolls", qu'on ne me dise pas "ouais mais moi je pense que Josh Homme il a dit que les Them Crooked Vulutres, c'était du jamais entendu" ou encore "ouais mais dans la vraie scène underground, y a des groupes de post-hip-musette-jazz-aftershave-core qui sont vachement plus originaux". Non, stop, merde, c'est plus possible. Ouvrez vos oreilles, vos esprits. Le renouveau ne passera pas par la repompe éternelle et à l'instant présent, une seule formule s'applique:

 

My Own Private Alaska = La Vie.

 

Amen.

Myspace

Publié dans Live report

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