[Chronique]

Publié le par Métastases

M.I.A - Maya
par Domino

http://img7.hostingpics.net/pics/392891mia_maya_cover2.jpgM.I.A ou l'exemple typique du buzz incompréhensible. M.I.A ça fait du bruit, au sens propre comme au figuré. Ca a fait un featuring avec Timbaland, ça a fait un clip avec le mec qui a fait celui de « Stress » de Justice. Ca claque vachement sur la forme, ce qui fait que forcément on se demande ce qu'il peut y avoir derrière tout ça. Et s'il n'y avait rien ? Si tout ça n'était qu'une grosse mascarade, à l'instar de celle formée autour de Beth Ditto, de Pete Doherty ?

L'album précédent n’était pas du genre facile à appréhender, mais quand on poussait un peu le truc, on pouvait lui trouver un certain charme. Alors oui, ça donnait plus souvent l'impression d'un grand n'importe quoi qu'autre chose, mais bon, certaines sonorités un peu exotiques étaient vraiment pas mal quand elles ne donnaient pas la nausée. Introduit par le clip pseudo polémique de "Born free", ce deuxième album ne pouvait que piquer la curiosité. Allait-il être aussi bordélique que le précédent ? Pas vraiment. Bon du bruit, il y en a toujours un brin, oui. Y a de la grosse basse, du beat over dancefloor, et des sons électro super Ibiziens. Mais tout ça manque de... folie. Alors oui, y en avait des caisses avant, à tel point que ça donnait mal à la tête mais là, tout s'est quand même vachement aseptisé, on pourrait presque croire que David Guetta est passé par là. La demoiselle a du comprendre les plaintes des pharmaciens qui avaient dû délivrer de l'Efferalgan en masse pour l'opus précédent mais suite à ça, a cédé à une facilité malheureuse.

Car rien n'accroche tout au long de l'album. Ca rentre par une oreille, ça sort par l'autre et voilà c'est oublié. Rien n'intrigue, rien ne surprend, on est en face d'un banal album dancefloor avec parfois une petite pointe aventureuse certes fort discrète. On s'ennuie sur cet album comme sur "Teqkilla" s'étendant sur quasi 7 minutes interminables. On se dit alors que la miss a dû prévoir le coup, "Lovalot" ne durant que 2minutes 50, on ose espérer quelque chose de court et efficace. Raté, on arrive à s'y ennuyer presque davantage, et la suite semble suivre la voie. Pas forcément exotique, pas forcément dansante, pas forcément mauvaise mais surtout pas forcément réussie, la suite ennuie et même ce fameux "Born Free", parfaite bande son du clip qui l'accompagnait, fatigue. On poussera l'écoute avec de la bonne volonté avant de se rendre qu'il n'y aura plus rien à trouver dans cet opus.

Alors, une fois tout ça fini, on va ranger l'album dans la catégorie des buzzs ratés, ou pétard mouillé évident. Parce que finalement, même avec la plus grosse indulgence, il n'y a rien qui ressort de ce disque Ca n'a ni queue ni tête, ça n'a même plus ce charme étrange qui forçait à pousser l'écoute, ça n'a plus rien. Tout cela semble bien vide. Album loin d'être indispensable, pur produit d'une artiste à qui la joie du buzz a dû monter à la tête, on se fera un plaisir d'aller dépenser ses sous ailleurs, et si la curiosité ne nous donnera plus envie d'aller jeter un oeil vers elle, le bon sens nous fera l'oublier sans regrets.
 
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M.I.A, Maya, sorti le 12 juin 2010 chez XL Recordings

Publié dans Musique

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